Phantasy Star 2

Publié le par Julius



A quoi ressemblait un RPG japonais il y a 20 ans ? Réponse dans les lignes qui suivent…

Je tiens à préciser qu’en 1989, je n’étais qu’un gosse, pas encore intéressé par le RPG, et que j’ai donc découvert ce jeu tardivement.


Phantasy Star est la série de RPG créée par Sega pour concurrencer les Final Fantasy de Squaresoft et développés sur la console de Nintendo, son concurrent direct.

Phantasy Star premier du nom sortit en 1987 sur la Mark III plus connue sous le nom de Master System en occident et avait, comme originalité, de proposer des donjons en vue subjective.

Sega décida d’exploiter le filon et c’est tout logiquement qu’un deuxième épisode vit le jour, et attention, cette fois, sur la console 16 bits flambant neuve, la Megadrive.


Nom : Phantasy Star 2

Genre : RPG

Année : 1989 (Japon et Etats-Unis) , 1990 ( France).

Console : Megadrive

Développeur : Sega

Editeur : Sega

Difficulté : élevée.

Continues : 4 sauvegardes

Mots de passe : non

Textes : anglais

Système de combat : aléatoire, au tour par tour

Transition : douce, par écran blanc.

Monnaie : meseta ( MST)



Bienvenue dans le système d’Algo.

Phantasy Star 2 se déroule dans le système solaire d’Algo. Plus de 1000 ans se sont écoulés depuis les aventures d’Alis, héroïne du premier jeu de la série. Algo est un système qui comporte trois planètes , dont deux habitées : Mota et Dezo. Le climat des deux planètes est régulé par un super ordinateur, Skynet, heu Mother Brain, pardon, ce qui a permis à la faune et la flore de se développer, et permettant également le développement de la civilisation .

Dans le jeu, vous êtes Rolf, un agent de Mota chargé de missions diverses . Mais le jeune homme fait un cauchemar récurrent, et ce toutes les nuits.

Lorsque le jeu commence, le jeune homme, après un réveil en sursaut , est chargé par son supérieur d’enquêter sur Mother Brain qui semble lentement péter les plombs et une barrette de RAM : les robots se dérèglent et attaquent les gens, tout comme les animaux . Mais que se passe t-il dans les circuits imprimés de cet ordinateur omniscient ? Vous serez chargé de faire toute la lumière …




« RPG », ça rimait avec « Difficulté ».

Le jeu se déroule selon le schéma classique ville/donjon , comme tout jeu du genre d’il y a 20 ans.. Hé oui, déjà… Et ce que je peux vous dire , c’est qu’il y a deux décennies, le RPG, c’était pas pour les mauviettes ! Phantasy Star 2 est en effet TRES difficile. Levelling obligatoire à foison d’autant que certains personnages qui rejoignent votre cause débutent au niveau 1…

D’ailleurs, à part Nei qui vous est imposée dès le début du jeu par un élément du scénario, ce ne sera pas le cas du reste de l’équipe. Les persos n’apparaissent que si vous atteignez pour la première fois une ville. Mais il vous faudra aller les chercher dans celle où vous avez débuté l’aventure, c’est à dire Paseo, car ils se présenteront d’eux même au héros si ce dernier revient chez lui, et uniquement à cette condition. Les allez-retours seront fréquents , mais heureusement, modernité oblige, vous trouverez des maisons de téléportation d’une ville à une autre, au choix du joueur, ce qui permet, pour une modique somme, de voyager plus rapidement qu’à pied.

Une difficulté également accentuée par les combats : bien entendu, ils sont aléatoires, comme c’était la coutume mais surtout, fréquents. Bon, pas autant qu’un Suikoden IV sorti bien plus tard, mais tout de même… De plus, les ennemis sont agressifs, et une bonne gestion de l’équipe est de mise pour éviter une catastrophe. D’autant que les objets pour faire revivre les persos ( « Moon dew » dans le jeu), sont indisponibles au début de jeu… Il faut donc sortir du donjon et retourner en ville et payer une somme dans un « clone lab » , qui sera , comme dans Dragon Quest, variable selon le niveau du perso. En gros, plus le niveau est élevé, plus vous devrez raquer. Heureusement , si les combats sont assez radins en ce qui concerne la distribution d’EXP ( non, pas l’émission qui passe sur Nolife, bande de Geeks !), ils donnent en revanche pas mal d’argent.

De nos jours, nous sommes habitués, dans ce genre de productions, à voir des points de sauvegarde un peu partout : à l’entrée du donjon, sur la carte, et juste avant un boss… Rien de ça ici, à moins de faire voler un objet spécifique à la voleuse du groupe, après des heures de jeu. Pour sauvegarder, vous devrez passer en ville, et trouver les bâtiments « Data Memory » et nommer le fichier !

De plus, les distances villes/donjons peuvent être importantes… N’oubliez pas de faire des réserves de monomate et dimate ( objets de soins dans le jeu).

Au Japon et aux Etats-Unis, le jeu était même vendu avec le « hintbook » , pour permettre aux joueurs de ne pas trop bloquer, c’est dire…


Les donjons eux-mêmes , s’ils ont délaissé la vue subjective propre au premier épisode, sont labyrinthiques à souhait. Il n’est pas forcément simple de s’y repérer mais surtout, pour atteindre votre objectif, vous devrez faire de grands détours. La plupart s’étalent sur plusieurs étages, accessibles via des téléporteurs. Sauf que… Ces derniers vous mèneront a des endroits spécifiques, par exemple à un coffre, il faudra prendre ensuite le téléporteur descendant pour retourner à l’étage en dessous et chercher ensuite le bon téléporteur pour vous emmener où vous voulez.

Il n’est pas utile de chercher forcément un boss : tous les donjons n’en possèdent pas, ils sont d’ailleurs assez peu nombreux, mais bien trouvés et surtout, TRES durs à vaincre. Si vous trouvez une information essentielle dans un donjon, dites-vous qu’il peut être judicieux de repartir… Pour éviter de tout vous retaper et risquer de vous perdre de nouveau, n’oubliez pas les sorts de téléportation, vite appris par le héros, ou de prendre avec vous des « escapipe ». C’est aussi très utile si le choses tournent à votre désavantage…


Le jeu bien que difficile, n’est pas pour autant permissif et les zones de jeu sont bien compartimentées : impossible de se retrouver dans une zone trop dure pour vos persos à moins de faire avancer le scénario. Ce qui implique que si on a parfois l’impression d’errer sans but et de trouver les donjons par hasard, même en parlant aux personnes peuplant les villes, ce n’est ne réalité pas le cas… Il sont vicieux, chez Sega !



Techniquement , le jeu est loin d’exploiter toutes les ressources de la Megadrive, surtout sur le plan graphique : On ne pourra pas reprocher au jeu d’être assez coloré au niveau des couleurs, au vu de la palette assez limitée de la console, on peut dire que l’exploitation a été bien choisie.

Les monstres sont gros et facilement identifiables. Le design général du bestiaire et des personnages principaux ont bénéficié d’un certain soin. N’empêche, je n’aimerais pas me faire piquer par ce que Sega appelle une « abeille » dans le jeu…

Cependant, ce serait oublier des défauts, comme des sprites assez petits , notamment concernant les persos en ville, et le système «  je change de couleur et ainsi les monstres deviennent plus coriaces », révélant une certaine monotonie dans les sprites utilisés ( ce système , Square le reprendra plus tard notamment dans Secret of Mana). On notera aussi un certain manque de variété graphique des donjons, où l’on retrouve le syndrome de la couleur différente.

Il faut également noter que la zone de combat est bien dépouillée elle aussi. Il n’y a pas de décor de fond , juste un bleu nuit et une grille qui représente le sol en perspective. Certes, ça fait très cyberpunk, mais j’aurais aimé que les programmeurs se foulent un peu plus…Dommage…


L’animation reste elle aussi assez minimaliste : certes, ce n’est pas le plus important dans ce genre de jeu… Ceci dit, on notera tout de même certains détails, comme les ennemis qui bougent à l’écran, et lorsqu’un personnage attaque, on le voit au contact de l’ennemi entrain de porter son coup . Certains RPG, pourtant sortis bien plus tard, et plus avancés au niveau technique, omettront ce « petit détail » ( au hasard, Breath of Fire II sur la console concurrente, où les persos tapaient à 3 mètres, mais pas grave, ça blessait l’ennemi quand même…). Et les persos qui se suivent en file indienne ( le premier qui me dit « à la queue leu leu » , je le frappe, je déteste cette expression), c’est mignon à voir…


Musicalement, c’est assez réussi , du moins au niveau des mélodies : ce n’est jamais prise de tête et je n’ai jamais eu envie de couper le son. On regrettera juste qu’il n’y en ai pas plus, cela manque un peu de variété, c’est dommage, mais vu l’ancienneté du jeu, on pardonne aisément, tout comme les bruitages, qui se rapprochent plus d’une Master System que d’une Megadrive… Et il n’y en pas beaucoup, en plus…


Le gameplay est assez simple : le bouton A ouvre le menu, B sert à annuler, et C à parler aux différentes personnes et valider les actions.


Système de combat.

Bien entendu, il s’agit d’un système à combats aléatoires et au tour par tour.

La zone de combat est une zone à la « Tron » de Disney : Sur un fond bleu nuit, vous avez une grille qui représente le sol. Vos persos sont représentés de dos et les ennemis sont représentés de face. La partie inférieure de l’écran comprenait les noms des persos de votre équipe, leur nombre courant d’HP et les MP , ou plutôt les TP pour « Technique Points » .

Vous pouvez inclure jusqu’à 4 combattants dans votre équipe.

Au milieu des noms se trouve le menu de commandes : A la base, vous avez deux options : attaquer à en sélectionnant « ATK » ou penser une nouvelle tactique en allant dans le menu « STGY (STrateGY) » lui même divisé en deux:la première option est « ORDR »

( « commande » ): c’est dans ce menu que vous pourrez utiliser la magie ou mettre les persos en défense, ou même utiliser un objet, Le tout représenté sous forme d’icônes simples : L’arme représente une attaque à l’arme, le bouclier la défense, les étoiles la magie et le sac à dos les objets achetés. Il faut ensuite choisir le personnage qui exécutera la commande et le tour sera joué. Mais attention ! Si vous laissez tout ça tel quel lors des tours suivants, le personnage exécutera l’ordre jusqu’à la fin du combat… méfiez-vous pour la magie , les points défilent vite…

La deuxième option du sous-menu est « RUN » qui sert… à fuir. Sauf que dans le jeu, la fuite est très difficile à faire et le jeu ne vous l’accordera que dans certains cas :

-le niveau des ennemis doit être inférieur à celui de l’équipe.

-Vous n’avez plus qu’un seul perso vivant et son niveau de HP est critique.

-Le nombre d’ennemis doit être inférieur au nombre de persos dans l’équipe, et doivent être tout de même entamés . Autant dire que cela n’arrive pas souvent…


Le menu de jeu est dur à décrire par écrit, mais simple à utiliser dans les faits.


La partie supérieure affiche le nom des ennemis et le nombre de dégâts que vous leur infligez.


Lorsqu’un perso est touché, l’écran clignote en rouge. En revanche, c’est à vous de déduire les dégâts reçus, par rapport aux HP qu’il possédait avant, car les dégâts faits à votre équipe ne sont pas affichés ( une erreur qui sera réparée dans la réédition du jeu dans la collection Sega Ages).


Et vous avez intérêt à faire des stocks d’objets de soin, parce que les ennemis sont très agressifs…




Un scénario qui tient ses promesses…

Si le jeu est perfectible techniquement, et même si on ne peut pas trop le lui reprocher , étant donné qu’il fait partie des jeux de « première génération » de la Megadrive, le scénario, en revanche, lui, tient toutes ses promesses.

Raconté selon le point de vue du héros, il vous réserve quelques surprises et de taille : Vous pensiez que Final Fantasy VII était le premier RPG qui faisait disparaître un perso jouable en plein milieu du jeu ? Détrompez-vous…Certes, ce n’est pas aussi spectaculaire que dans le blockbuster de Squaresoft ( quoique…), mais tout de même, cela fait plaisir de voir que ce drame existait déjà il y a vingt ans.

Certes, la mise en scène de certains évènements prêterait maintenant à rire, mais , il faut replacer le jeu dans son contexte…

J’entends certains dire que le jeu est long seulement parce qu’il est très difficile, et donc en fait très court. Faux. Si la difficulté élevée ajoute du temps passé sur le jeu, le programme lui-même est TRES long. Vous aurez beaucoup de donjons à explorer, comme je l’ai déjà dit, et de plus, vous visitez deux planètes, ce qui n’était pas rien il y a 20 ans… lorsque je me suis arrêté, je devais en être à plus de 45 heures…

De plus le casting de personnages est plutôt bien choisi , vous aurez le choix entre 4 hommes (Rolf, Rudo, Hugh et Josh), et 4 femmes ( Nei, Amy, Anna, Shir), soit huit personnages en tout, ce qui était déjà très bien pour l’époque, et ayant chacun un métier propre, permettant ainsi au joueur de faire des choix : par exemple, Rudo dispose de la plus forte puissance d’attaque, mais ne peut utiliser la magie, Amy se spécialise dans les sorts de soin, etc…

Mais si vous voulez changer un membre, il fallait retourner chez vous à chaque fois.





Phantasy Star 2 est un jeu témoin d’une époque : offrant des mécanismes assez archaïques de nos jours, et s’il est vrai que le premier RPG 16 bits est un dinosaure maintenant, il n’en reste pas moins une aventure passionnante, pour qui prend la peine de vraiment s’y plonger . Il a de plus posé certains jalons qui seront repris par d’autres jeux du genre. Non dénué de certains défauts déjà évitables à l’époque ( exemple : on ne sait parfois pas qui parle lors des fenêtres de texte, le nom ne s’affichant pas), on aurait tout de même tort de bouder cette aventure signée Sega. Un jeu qui resta hélas trop peu connu en Europe, où le jeu était pourtant sorti de façon officielle. Un joyau resté longtemps dans son coffre, qui mérite d’être redécouvert grâce aux différentes compilations regroupant les jeux d’anthologie de la Megadrive qui sortent sur nos consoles actuelles.

Publié dans Jeux Vidéo

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A
Etant fan de ce jeu, je me permet quelques remarques sur ton article. :)<br /> Il n'y a pas 2 planètes habitables dans le système mais 3 (dans PS2 en tt cas) l'une d'elle SPOILER: explose dans le 2eme tiers du jeu, peu avant d'aller sur la deuxième planète.<br /> Le Hintbook était également vendu avec les versions européennes. :) sinon je n'aurais jamais pu finir le jeu.
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J
Ah mais en voilà un article qu'il est bien! Très complet et détaillé, tu sait de quoi tu parles, tu as les réferences qu'il faut... C'est nikel!<br /> <br /> En plus c'est dans le ton, demain nous parlerons du magazine Role Playing Game :) Merci pour ta participation au blog en tout cas!
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